The winning entry has been announced in this pair.There were 16 entries submitted in this pair during the submission phase. The winning entry was determined based on finals round voting by peers.Competition in this pair is now closed. |
Où es-tu, Lamia ? Sur quelle plage ? Dans quel lit ? Dans quelle réception d’hôtel cette lettre te parviendra-t-elle ? Celle-là même que je remettrai à un employé indifférent pour qu’il appose les timbres et m’indique le prix d’affranchissement, sans un regard, sans rien d’autre que la répétition des gestes routiniers. Tout est imprécis, possible autant qu’improbable : tu peux aussi bien la lire que ne pas la recevoir, aussi bien la recevoir que ne pas la lire, te trouvant soumise à des jeux plus rapprochés ; tout comme il se peut que tu la lises entre deux gorgées de vin, entre deux réponses à ces questions qu’elles te font toutes, celles qui vivent la grâce indicible d’être en ta compagnie à table ou dans une réunion d’amis. Oui, tout tient au hasard d’un instant, d’une humeur, de l’enveloppe pointant dans ton sac, soit que tu décides de l’ouvrir par ennui soit que tu l’enfouisses entre un peigne et une lime à ongles, entre des pièces de monnaie éparpillées et des adresses ou des messages sur des bouts de papier. Et si tu la lis, parce qu’il m’est intolérable qu’il en soit autrement, quand bien même ce serait pour l’interrompre d’un geste las, si tu la lis jusque-là, jusqu’à ce mot-ci qui s’attache à tes yeux, qui cherche à saisir ton regard alors qu’il poursuit, si tu la lis, Lamia, quelle importance peut bien avoir pour toi, ce que je veux te dire, non plus que je t’aime, tu le sais depuis toujours et ça t’est égal, ce n’est pas une nouvelle, en réalité, ce n’est pas une nouvelle pour toi, là-bas, où tu en aimes une autre, à moins que tu regardes seulement le flot de femmes que le vent de la rue porte à ta table et retire en bordées lentes, te cédant pour un instant leurs caps et leurs figures de proue, les régates multicolores que sans le savoir, l’une d’entre elles remportera, dès lors que tu te lèveras pour la suivre, la rendre unique dans la foule à la tombée du jour, l’aborder à cet instant précis, devant le porche exact où ton sourire, ta question, ta façon d’offrir les clés de la nuit se font exactement faucon, festin et satiété. | Entry #4522 Winner
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Où es-tu, Lamia ? Sur quelle plage, dans quel lit, dans quel hall d’hôtel te parviendra cette lettre que je remettrai à un guichetier indifférent, pour qu’il y colle les timbres et m’indique le prix de l’affranchissement sans me regarder, ne faisant que reproduire ses gestes routiniers ? Tout est imprécis, possible et improbable : que tu la lises, qu’elle ne te parvienne pas, qu’elle te parvienne sans que tu la lises, alors que tu te consacres à des jeux plus risqués; ou que tu la lises entre deux gorgées de vin, entre deux réponses à ces questions que te poseront toujours celles qui connaissent le bonheur ineffable de s’asseoir à ta table ou de te côtoyer dans une soirée entre amis ; oui, le hasard de l’instant ou de l’humeur : l’enveloppe qui dépasse de ta poche et que tu décides d’ouvrir car tu t’ennuies, ou bien que tu enfouis entre un peigne et une lime à ongles, parmi les pièces de monnaie et les morceaux de papier où sont notés des adresses ou des mots. Et si tu la lis - l’idée que tu ne la lises pas m’est insupportable - même si c’est pour t’arrêter avec un geste de lassitude, si tu la lis jusqu’ici, jusqu’à ce mot, ici, qui s’accroche à tes yeux, qui cherche à retenir ton regard avec ce qui suit, si tu la lis, Lamia, que t’importe ce que je veux te dire, que je t’aime, ça tu le sais depuis toujours et tu t’en fiches et ce n’est pas nouveau pour toi, vraiment pas nouveau là où tu es, amoureuse d’une autre ou contemplant seulement le flot des femmes que le vent dans la rue pousse vers ta table et entraîne en de lentes bordées, et qui t’accorde un instant leurs détours et t'offre leurs figures de proue, les régates multicolores que l’une d’entre elles gagnera sans le savoir, lorsque tu te lèveras et que tu la suivras, qu’elle sera devenue la seule à tes yeux, parmi la foule de la fin d’après-midi, lorsque tu l’aborderas au moment précis, exactement devant la porte où ton sourire, ta question, la façon dont tu t’offriras pour la nuit seront littéralement ceux du prédateur, du festin, de l’assouvissement. | Entry #4132
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Où es-tu, Lamia, à quelle plage, dans quel lit, à quelle réception d'hôtel recevras-tu cette lettre que je remettrai à un employé indifférent, qui machinalement la timbrera et me dira le prix d'affranchissement sans même me regarder? Tout est incertain, possible et improbable : que tu la lises, que tu ne la reçoives pas, que tu la reçoives et que tu ne veuilles pas la lire, abandonnée à des jeux plus excitants ; que tu la lises entre deux verres de vin, répondant aux questions qu'immanquablement te feront celles qui ont la chance extraordinaire de t'avoir à leur table ou à une réunion d'amis ; oui, peut-être que tu t'ennuies et tu décides d'ouvrir l'enveloppe qui dépasse de ton sac, ou tu l'enfouis entre un peigne et une lime à ongles, parmi des notes que tu gardes sur des bouts de papier et la petite monnaie. Et si tu la lis, parce que je ne peux pas tolérer que tu ne la lises pas, même si tu l'interromps aussitôt excédée, si tu la lis jusqu'ici,, jusqu'à ce mot-ci qui se raccroche à tes yeux, qui cherche à retenir ton regard afin que tu lises la suite, si tu la lis, Lamia, que représente pour toi ce que je veux te dire? Que je t'aime tu le sais depuis toujours et cela t'est égal, ce n'est vraiment pas une nouveauté pour toi où que tu sois, aimant une autre ou regardant passer le flot de femmes que le vent de la rue rapproche de ta table et emporte lentement, te cédant pour un instant leurs figures de proues et leurs cinglages ondulants, les régates multicolores qu'une seule gagnera sans le savoir, lorsque ne voyant plus qu'elle à la tombée du jour, tu te lèveras pour la suivre dans la foule, tu l'aborderas au moment précis où ton sourire, ta question, ta façon d'offrir la clef de la nuit seront exactement faucon, festin, satiété. | Entry #4586
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Où es-tu Lamia, sur quelle plage, dans quel lit, dans quel salon d’hôtel recevras-tu cette lettre que je donnerai à un préposé indifférent, qui la timbrera et m’indiquera le tarif de la franchise sans un regard sur moi, rien qu’en effectuant les gestes routiniers ? Tout est flou, possible et improbable : que tu la lises, que tu ne la reçoives pas, que tu la reçoives et que tu ne la lises pas, livrée aux affres de tes désirs ; ou que tu la lises entre deux verres de vin, entre deux réponses à ces questions que te poseront toujours celles qui ont l’indicible chance de pouvoir t’avoir à leur table ou à une réunion entre amis. Oui, le hasard des instants ou des humeurs, l’enveloppe qui dépasse de ta poche et que tu décides d’ouvrir dans un moment d’ennui ou que tu plonges entre un peigne et une lime à ongles, entre quelques pièces de monnaie qui traînent et un petit papier sur lequel serait inscrit une adresse ou un message. Et si tu la lis, car je ne peux tolérer que tu ne la lises pas, que ce soit au moins pour t’interrompre dans un geste de lassitude, au moins jusque là, jusqu’à ce mot là qui t’accroche le regard pour qu’il reste sur ce qui suit. Si tu la lis, Lamia, que t’importe ce que je veux te dire ? Pas que je t’aime puisque cela tu le sais depuis toujours, cela t’est égal et ce n’est pas une nouvelle. Non, ce n’est vraiment pas une nouvelle pour toi là-bas où tu en aimes une autre ou bien regardes passer toute une flottille de femmes que le vent de la rue approche de ta table puis emporte en de lentes bordées, t’entraînant pour un instant dans le sillage de leurs figures de proue, des régates chamarrées que l’une ou l’autre gagnera sans le savoir alors que tu te lèveras pour la suivre, n’ayant d’yeux que pour elle dans la foule de l’après-midi, l’abordant sous un porche à l’instant précis où ton sourire, ta question, ta façon de lui offrir la clé de cette nuit seront un délice minutieusement irrésistible jusqu’à satiété. | Entry #4184
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Où es-tu Lamia ? Sur quelle plage, quel lit, dans quel hall d’hôtel te parviendra cette lettre que j’aurais remise à un employé indifférent pour qu’il l’orne de timbres et m'annonce le prix de l'affranchissement sans même me voir, simple esclave d’une routine ? Tout est imprécis, possible et improbable : que tu la lises, qu’elle ne te parvienne pas, qu'elle te parvienne mais que tu ne la lises pas, abandonnée à des jeux plus enivrants ; ou que tu la lises entre deux gorgées de vin, deux réponses aux questions incessantes posées par les personnes qui ont la chance indicible de partager ta table ou ta compagnie. Si par le hasard de l’instant ou de l’humeur tu décides, par ennui, d’ouvrir l’enveloppe qui dépasse de ton sac, qui est écrasée entre un peigne et une lime à ongles ou qui est noyée dans de la monnaie et des papiers recouverts d’adresses ou de messages. Et si tu la lis, parce que je ne peux pas accepter que tu ne la lises pas même si tu dois t’arrêter avec un geste de lassitude, si tu la lis jusqu'ici, jusqu'à ce mot qui s'accroche à tes yeux et essaye t'attirer ton regard vers ce qui suit, si tu la lis, Lamia, qu’as-tu à faire de ce que je veux te dire, et que je t’aime puisque tu le sais depuis toujours, cela t’est égal et ce n’est pas une surprise, ce n’est vraiment pas nouveau pour toi là-bas où tu en aimes une autre, ou bien où tu es simplement en train d’admirer les vagues de femmes que le vent de la rue apporte à ta table et emporte par de lentes rafales, te cédant pour un instant ses aventures et ses masques de proue, régates multicolores qu’une d’entre elles remportera sans le savoir quand, te levant et la suivant tu la rendras unique dans la foule du crépuscule, l’abordant à l'instant précis, au seuil exact où ton sourire, ta question, ta manière d’offrir la clé de la nuit seront précisément faucon, festin et indigestion. | Entry #4666
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Où es-tu, Lamia, sur quelle plage, dans quel lit, dans quel hall d'hôtel te parviendra cette lettre que je remettrai à un employé indifférent pour qu'il y appose les timbres et m'indique, sans un regard, le prix de l'affranchissement, répétant seulement des gestes routiniers ? Tout est incertain, possible et improbable : que tu la lises, qu’elle ne t'arrive pas, qu’elle t'arrive mais ne la lises pas, occupée à des jeux plus intimes; ou bien que tu la lises entre deux coupes de vin, entre deux réponses à ces questions que ne manqueront pas de te faire celles qui ont la chance indicible de t’avoir à leur table ou à une réunion d'amis; oui, un hasard d'instants ou d'humeurs, l’enveloppe qui apparaît dans ton sac et que tu décides d'ouvrir parce que tu t'ennuies, ou que tu enfonces entre un peigne et une lime à ongles, entre des monnaies dispersées et des petits bouts de papier comportant des adresses ou des messages. Et si tu la lis, parce que je ne peux pas supporter l’idée que tu ne la lises pas même si ce n’est que pour l'interrompre d'un geste de lassitude, si tu la lis jusque là, jusqu'à ce mot là qui s'accroche à tes yeux, qui cherche à maintenir ton regard dans ce qui suit, si tu la lis, Lamia, que t’importe ce que je te veux dire, non par parce que je t'aime car tu le sais depuis toujours et cela t'est égal et ce n’est rien de nouveau, ce n'est pas réellement une nouveauté pour toi là-bas où tu en aimes peut être une autre ou tu regardes seulement le flot de femmes que le vent de la rue reflue vers ta table et emporte en de lentes bordées, te livrant pour un instant leurs voyages et leurs figures de proue, les régates multicolores qu'une d'entre elles gagnera sans le savoir lorsque tu te lèveras et la suivras, tu la rendras unique parmi la foule du soir tombant, tu l’aborderas à cet instant précis, sous ce portique exactement où ton sourire, ta question, ta façon d'offrir la clef de la nuit seront précisément un faucon, un festin, une satiété. | Entry #4031
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Où es-tu, Lamia ? Sur quelle plage, dans quel lit ? Dans quel lobby d’hôtel te parviendra cette lettre, que j’aurai remise à un fonctionnaire indifférent pour qu’il la timbre et m’indique le tarif sans même un regard, ne faisant que répéter les gestes routiniers ? Tout est imprécis, possible et improbable : que tu la lises, qu’elle ne te parvienne pas, qu’elle te parvienne mais que, occupée à des jeux plus rapprochés, tu ne la lises pas ; ou que tu la lises entre deux gorgées de vin, entre deux réponses à ces questions de ceux qui ont la chance immense de te partager à une table ou dans une réunion d’amis ; oui, un hasard d’instants ou d’humeurs, l’enveloppe oubliée dans ton sac que tu te décides à ouvrir parce que tu t’ennuies, ou que tu enfonces entre un peigne et une lime à ongles, entre des pièces de monnaie et des morceaux de papier où sont griffonnés des adresses ou des messages. Et si tu la lis, parce que je ne peux pas supporter que tu ne la lises pas, ne serait-ce que pour l’interrompre d’un geste irrité, si tu la lis jusqu’ici, jusqu’à ce mot qui accroche tes yeux, cherchant à retenir ton regard dans ce qui suit, si tu la lis, Lamia, que peut t’importer ce que je veux te dire. Que je t‘aime ? Non, ça tu le sais depuis toujours et ça t’est égal, ce n’est pas nouveau, vraiment pas nouveau pour toi qui, où que tu sois, en aime une autre ou contemple simplement le flot de femmes que le vent de la rue amène à ta table et emporte en lentes bordées, te cédant pour un instant leurs cinglages et leurs figures de proue, les régates multicolores que l’une d’elles gagnera sans le savoir lorsque tu te lèveras et que tu la suivras, la rendant unique dans la foule du crépuscule, lorsque tu l’aborderas à l’instant précis, au seuil exact où ton sourire, ta question, ta manière de tendre la clé de la nuit seront exactement faucon, festin et assouvissement. | Entry #4054
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Où es-tu, Lamia ? Sur quelle plage, dans quel lit, dans quel hall d’hôtel est-ce que cette lettre te retrouvera ? Cette lettre que je remettrai à un employé indifférent qui l’oblitérera et me dira « c'est tant », sans même me regarder, en répétant ses gestes de routine. Tout est flou, possible et improbable : que tu la lises, qu’elle ne te parvienne pas, qu’elle te parvienne et que tu ne la lises pas, tant tu seras occupée à des jeux plus engagés ; que tu la lises entre deux verres de vin, entre deux réponses, réponses à ces questions que te feront toujours celles qui ont l’indicible chance de partager ta table et tes amis ; oui, un hasard d’instant et d’humeurs, l’enveloppe qui apparaît dans ton sac et que tu décides d’ouvrir parce que tu n’as rien d’autre à faire, ou que tu glisses entre un peigne et une lime à ongles, entre des pièces de monnaie et des bouts de papier où sont griffonnés adresses ou messages. Et si tu la lis, parce que je tolérerais pas que tu ne la lises pas, même si c’est pour l’abandonner avec un geste de dégoût, si tu la lis jusque là, jusqu'à ce mot qui s’accroche à tes yeux, ce mot qui cherche à garder ton regard pour la suite, si tu la lis, Lamia, quelle importance ont mes mots… non plus que je t'aime, parce ça tu le sais depuis toujours et tu t'en fiches et ce n'est pas une première, pour toi, là où tu es, avec une autre à aimer ou tout simplement en train de regarder passer le flot de femmes que le vent de la rue rabat vers ta table et emporte en de lents flots, t’offrant pour un instant leurs parcours et leurs figures de proue, régates multicolores que l’une d’entre elles gagnera sans le savoir lorsque tu te lèveras et que tu la suivras, que tu l’isoleras dans la foule du soir, que tu l'aborderas à l'instant précis, à l'endroit précis où ton sourire, ta demande, ta façon de lui offrir la clé de la nuit seront exactement faucon, banquet, indigestion. | Entry #3614
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